Crèmes solaires et maquillage

L’Union européenne pourrait bientôt dire adieu à l’octocrylène, ce filtre UV largement utilisé dans les crèmes solaires, fonds de teint et autres cosmétiques. Derrière son efficacité se cache une menace sérieuse pour l’environnement… et peut-être pour notre santé.

Chaque année, plus de 1.500 tonnes de cette substance sont déversées dans la nature via les eaux usées, les baignades ou encore les boues d’épuration. Résultat : l’octocrylène contamine rivières, lacs et mers, avec des conséquences graves sur la reproduction et la croissance des poissons, crevettes et algues. L’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire) tire la sonnette d’alarme : ce filtre UV persiste dans l’environnement et s’accumule à des niveaux jugés dangereux.

Mais ce n’est pas tout. Au-delà des dégâts écologiques, l’octocrylène inquiète aussi pour ses effets possibles sur la santé humaine. Des signaux pointent vers un risque de perturbation endocrinienne et des impacts sur la thyroïde ou la reproduction. Faute de données suffisantes fournies par l’industrie, les doutes persistent depuis plus de dix ans.

Face à ces constats, la France propose une mesure radicale : réduire drastiquement la concentration autoriséed’octocrylène dans les cosmétiques dès 2027. En pratique, cette décision entraînerait la disparition de la plupart des produits qui en contiennent, au profit d’alternatives plus sûres et déjà disponibles sur le marché.

Bonne nouvelle : le surcoût serait minime pour les fabricants et indolore pour les consommateurs, qui se disent prêts à payer un peu plus pour des produits respectueux de l’environnement. La consultation publique est en cours et la Commission européenne devrait trancher d’ici 2027.