De l’ombre à la lumière

En 2014, Bernardo Silva débarquait timidement sur le Rocher, inconnu du grand public et prêté par Benfica. Rien, ou presque, ne laissait présager que ce jeune milieu frêle, au look discret et sans assurance, deviendrait l’un des meilleurs joueurs d’Europe. Pourtant, en trois saisons à l’AS Monaco, il a conquis dirigeants, coéquipiers et supporters grâce à une technique exceptionnelle, une vision du jeu rare et une humilité qui frappait quiconque le croisait.

Ses débuts intriguent. « On voit arriver un petit gringalet avec sa moustache, sans style particulier. On se demandait qui c’était », se souvient Valère Germain. Mais très vite, ses qualités éclatent : passes millimétrées, sens collectif, capacité à défendre et à marquer dans les moments clés. Sa saison 2016-2017, ponctuée d’un titre de champion de France et d’un parcours jusqu’en demi-finale de Ligue des champions, reste dans toutes les mémoires.

Pour Vadim Vasilyev, ex-directeur général de l’ASM, la décision de miser 15 millions d’euros sur lui fut un pari gagnant : « Dès qu’il touchait le ballon, on voyait qu’il avait quelque chose de spécial. Même le Prince Albert, dans les tribunes, avait les yeux écarquillés. »

Avec dix buts et douze passes lors de sa dernière saison monégasque, Bernardo s’impose comme un joueur clé avant de rejoindre Manchester City pour près de 70 millions d’euros. Aujourd’hui capitaine et cadre chez les Citizens, il revient au Stade Louis-II en star confirmée, brassard au bras, mais toujours avec cette même humilité qui avait séduit le vestiaire monégasque.