Alerte sanitaire à Menton : Des baignades interdites mais ignorées

À Menton, dans les Alpes-Maritimes, une situation préoccupante se dessine sur le littoral. Deux zones de baignade font l'objet d'interdictions, mais ces mesures semblent être largement méconnues ou ignorées par les visiteurs et les habitants.

L'embouchure du Gorbio, un fleuve côtier, est au cœur des préoccupations. Depuis cinq ans, cette zone est frappée d'une interdiction permanente de baignade et de pêche. La raison ? Une qualité d'eau jugée insuffisante année après année. Selon Marjorie Jouen, secrétaire de l'association écologiste Aspona, le problème vient de l'activité humaine le long du cours d'eau : "Beaucoup d'immeubles mélangent les eaux pluviales et l'assainissement, et ça tombe dans le Gorbio. On a découvert des infractions et, globalement, les gens n'y font pas du tout attention !"

Non loin de là, la plage du Borrigo connaît aussi des difficultés. Depuis le 16 mai, un arrêté municipal y interdit la baignade. Cette mesure temporaire est liée à des travaux d'entretien du fleuve Borrigo, menés par le Smiage maralpin et la communauté d'agglomération (CARF). Ces opérations de curage, visant à améliorer le fonctionnement des pompes d'étiage, devraient se terminer prochainement.

Malgré ces interdictions, de nombreux baigneurs continuent de fréquenter ces zones. L'affichage insuffisant des arrêtés et le manque d'information sont pointés du doigt. Julie, une habitante surprise d'apprendre l'interdiction après s'être baignée, témoigne : "J'aurais bien aimé le savoir plus tôt ! Je n'y serai pas allée, je serai allée autre part. Ça me dégoûte un peu !"

Il est important de rappeler que se baigner malgré l'interdiction peut entraîner une amende allant jusqu'à 35€. En attendant de nouvelles analyses de l'eau qui pourraient lever ces interdictions, il est recommandé de profiter de ces plages uniquement pour le bronzage, en restant vigilant sur la qualité de l'eau.

Cette situation soulève des questions sur la gestion de l'eau et l'information du public dans les zones côtières. Les autorités locales et les associations environnementales appellent à une prise de conscience collective pour préserver la qualité des eaux de baignade.