Croisière envolée

Ce qui devait être une parenthèse enchantée en mer vire au cauchemar pour des centaines de voyageurs. Victimes collatérales de la chute de l’agence monégasque Star Croisières, ils se retrouvent sans croisière… malgré des paiements parfois colossaux déjà effectués. Certains avaient investi jusqu’à 35.000 euros pour quelques jours d’évasion. Aujourd’hui, leur unique espoir repose sur des procédures judiciaires incertaines.

La nouvelle est tombée brutalement : Star Croisières est en cessation de paiements. L’information, d’abord relayée par un message de MSC Croisières expliquant ne jamais avoir reçu les fonds versés à leur partenaire, a laissé les clients désemparés. Pour maintenir leur départ, la compagnie leur propose de tout… repayer. Une double peine que nombre d’entre eux jugent « injuste », voire « scandaleuse », dénonçant un « chantage émotionnel ».

La riposte s’organise. Un collectif baptisé Victimes de Star Croisières a vu le jour sur WhatsApp et rassemble déjà près de 300 personnes issues de plusieurs pays. Des juristes, comme Karen Lebigre, montent au créneau pour recenser les préjudices et envisager une plainte collective. En parallèle, une pétition circule, des mises en demeure ont été envoyées, et les médias sont alertés.

Au cœur de cette affaire, ce ne sont pas seulement des contrats de croisière qui ont été rompus. Ce sont des projets de vie, des anniversaires, des noces, des moments familiaux suspendus, effacés sans garantie de remboursement. Et tandis que Costa Croisières propose de prendre en charge certains clients lésés, MSC campe, pour l’instant, sur une position jugée intransigeante.

L’audience prévue au tribunal de Monaco pourrait éclaircir la suite. Mais pour tous ces voyageurs, le goût amer d’un rêve brisé reste pour l’instant leur seul bagage.