Société de formation aux explosifs condamnée à Nice

Le tribunal correctionnel de Nice a rendu un verdict très attendu ce vendredi, condamnant la société Capral, spécialisée dans les explosifs, ainsi que ses dirigeants, pour pratiques commerciales trompeuses et blessures involontaires. Les deux représentants légaux ont écopé de peines de prison avec sursis, malgré certaines relaxes partielles.

Fondée en 1982 à Saint-André-de-la-Roche, Capral s'était imposée dans le secteur des cartouches pyrotechniques de type P2, utilisées pour fragmenter la roche sur les chantiers de BTP. Mais son modèle économique, proposant des formations à bas prix — jusqu’à trois fois moins cher que ses concurrents —, cachait une faille majeure : l’entreprise n’avait pas les habilitations nécessaires pour former ou breveter au maniement de ces dispositifs dangereux.

Se prévalant d’un agrément délivré par une société allemande non reconnu en France, Capral a ainsi mis en péril la sécurité de centaines de travailleurs. Avec 1 400 formations dispensées en dix ans, la société a "ubérisé" un secteur sensible sans respecter les normes de sécurité requises.

Ce jugement marque un signal fort dans un milieu où la rigueur et la conformité sont essentielles pour garantir la sécurité des professionnels. Une affaire qui met en lumière les dérives potentielles d’une concurrence à bas coût dans des domaines à hauts risques.