Privés d’eau chaude et d’électricité

À la prison des Baumettes à Marseille, la colère gronde derrière les murs. Plusieurs détenus placés à l’isolementaffirment vivre dans des conditions indignes : pas d’eau chaude, coupures d’électricité, cabines téléphoniques hors service et fouilles à répétition.

« On nous traite comme des chiens », confient certains d’entre eux à leurs proches, désemparés. Depuis plusieurs semaines, les pannes se multiplient. « Je me lave à l’eau froide ou je fais chauffer des casseroles pour remplir un seau », raconte un détenu. Le soir, certains affirment être plongés dans le noir total, sans lumière pendant des heures.

Ces dysfonctionnements compliquent aussi les liens familiaux. Les cabines téléphoniques, installées pour limiter les portables en détention, tombent souvent en panne. « Mon fils attend un appel de son père qui n’arrive jamais. Trois jours sans nouvelles, c’est insupportable », déplore la femme d’un prisonnier, qui dit payer plus de 100 euros par mois pour quelques minutes d’échanges.

L’administration pénitentiaire reconnaît des « difficultés persistantes » dans le quartier d’isolement, mais assure que la majorité du centre a retrouvé l’eau chaude début octobre, après plusieurs interventions techniques.

Les familles, elles, réclament une réaction urgente : « Être privé de liberté ne veut pas dire être privé de dignité », résume la fille d’un détenu, dénonçant un quotidien qui frôle la maltraitance dans l’un des établissements les plus surveillés de France.