Quand la forêt remplace la punition

Et si marcher valait mieux que s’enfermer ? Aux États-Unis, le lycée Morse, dans l’État du Maine, a décidé de remplacer les heures de colle par des randonnées en pleine nature. Une idée signée Leslie Trundy, conseillère d’orientation passionnée de marche, qui souhaitait repenser la sanction pour en faire un moment d’apprentissage et d’apaisement.

Les élèves fautifs — qu’ils aient séché les cours ou manqué de respect — ne sont plus envoyés en retenue, mais sur les sentiers du Whiskeag Trail, à deux pas du lycée. Là, au rythme de la marche, ils respirent, observent, échangent. Ce qui devait être une punition devient une parenthèse bienfaisante, ponctuée parfois de lectures au bord de l’eau ou de discussions sur leurs comportements.

Rapidement, les réticences ont laissé place à la curiosité. Les adolescents, souvent peu habitués à la nature, ont découvert qu’une bouffée d’air frais pouvait calmer les tensions et améliorer leur concentration. Même en hiver, les marches continuent, ponchos et gants de rigueur.

Les enseignants observent une baisse des incidents disciplinaires, et plusieurs études — dont celles de l’Université de l’Utah — confirment les bienfaits de la nature sur le stress, la mémoire et la cohésion sociale.

Si certains parents s’interrogent encore sur la valeur punitive de la méthode, le pari semble réussi : au lycée Morse, la bienveillance a remplacé la sanction, et la forêt est devenue la plus belle salle de classe.