Tabac en chute libre

La France amorce un tournant décisif dans sa lutte contre le tabagisme. Alors que l’interdiction de fumer dans les parcs, plages, abords d’écoles, abris de bus et équipements sportifs entrera en vigueur dès le 1er juillet 2025, les chiffres confirment déjà un désintérêt massif pour la cigarette. Le dernier rapport de l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT) le souligne : les ventes de tabac ont plongé de 11,5 % en 2024, une baisse inédite.

Cigarettes et tabac à rouler subissent un net recul, et ce, même dans les zones frontalières habituellement épargnées, comme celles proches de la Belgique, où l’augmentation des prix du tabac depuis janvier 2024 freine désormais les achats transfrontaliers. Résultat : seulement 32 846 tonnes de tabac écoulées en métropole en 2024, un niveau jugé “historiquement bas”.

La tendance n’est pas qu’économique : moins d’un quart des adultes fument quotidiennement, selon les dernières données disponibles, un taux au plus bas depuis l’an 2000. Une évolution significative, soutenue par la hausse progressive des prix, qui permet malgré tout à la filière d’afficher un chiffre d’affaires de 19,3 milliards d’euros en 2024.

Entre politiques de prévention, hausse des taxes et nouvelles zones sans tabac, le message est clair : en France, la cigarette n’est plus dans l’air du temps.