Jean-Pierre Gattuso, sentinelle des océans face à l’urgence climatique

Depuis son laboratoire sur les hauteurs de Villefranche-sur-Mer, Jean-Pierre Gattuso scrute inlassablement l’état de la Méditerranée. Ce chercheur du CNRS, spécialiste mondialement reconnu de l’acidification des océans, consacre sa carrière à comprendre et à limiter les effets du changement climatique sur les milieux marins.

Chaque semaine, les capteurs installés à l’entrée de la rade enregistrent température, pH, salinité ou taux d’oxygène. Ces données sont vitales : elles révèlent des signes inquiétants. En juillet 2023 et 2024, la température de surface y a atteint près de 30°C, soit deux degrés au-dessus des records précédents enregistrés depuis 1958. Des « canicules marines » aux conséquences écologiques majeures.

Directeur de recherche au CNRS et à Sorbonne Université, Jean-Pierre Gattuso ne se contente pas d’observer : il agit. Co-organisateur du pilier scientifique du sommet des Nations Unies sur les océans qui se tiendra à Nice en juin prochain, il milite pour des solutions concrètes à la crise climatique. Car derrière les chiffres, il y a un combat pour la survie des écosystèmes marins, que le scientifique mène depuis des décennies avec rigueur et passion.