Ce jeudi, le voilier » Love the Ocean » a quitté le port de Monaco pour une aventure scientifique innovante. L’équipage, dirigé par le capitaine Yvan Griboval, s’est lancé dans une mission visant à cartographier la vie sous-marine méditerranéenne en utilisant l’analyse de l’ADN environnemental (ADNe).
Parti du quai Louis-II à midi, le navire se dirige vers Menton, première étape d’un voyage qui en comptera 52. Griboval, à la tête de l’association Oceano Scientific, souligne que c’est leur deuxième expédition de ce type, faisant suite à celle de 2023.
L’objectif de la mission est simple mais ambitieux : prélever des échantillons d’eau le long de la côte française, de la frontière italienne à l’espagnole, dans des zones peu profondes. Ce projet bénéficie du soutien de la Fondation Prince Albert II et du Yacht-club de Monaco.
L’ADNe est présentée comme une méthode révolutionnaire pour détecter la présence de diverses espèces marines sans les perturber. Griboval explique que cette technique permet d’identifier précisément les poissons, crustacés et céphalopodes simplement en analysant l’eau.
Le Professeur David Mouillot, membre de l’expédition, détaille le processus de collecte de l’ADN laissé par les organismes marins dans l’eau, qu’il s’agisse d’écailles, de peau ou d’autres sécrétions.
Les données recueillies serviront à guider les autorités dans la protection des zones marines riches en biodiversité. Griboval révèle que certaines zones non protégées se sont avérées plus riches en biodiversité que des aires marines officiellement protégées.
Bien que la méthode permette actuellement d’identifier les espèces présentes, la quantification reste un défi. Griboval indique que des progrès ont été réalisés, notamment en comprenant que la quantité d’ADN libérée varie selon la taille des poissons.
À long terme, cette technique pourrait contribuer à une pêche plus durable. Griboval évoque la possibilité future de conseiller aux pêcheurs de laisser certaines zones se régénérer, à l’instar du principe de jachère en agriculture.
L’équipe prévoit de revisiter régulièrement les mêmes sites pour suivre l’évolution de la vie marine au fil du temps et des saisons.
Oceano Scientific, fondée en 2011 à Nice, étend ses activités au-delà de cette mission. L’association étudie également les éponges marines et s’engage dans la sensibilisation du public à l’importance des océans, dans l’espoir de contribuer significativement à la préservation de nos mers.
Commentaires d’articles (0)